Christian,

Ton image restera gravée sur les chemins de notre village et bien au-delà. Beaucoup de jardins protégés par des prunelliers se trouvent désormais dépourvu de leur jardinier. Tout comme nous.

La terre est tienne. Tu vis avec elle, pour elle. Cette terre s'est ouverte d'un seul coup pour t'accueillir en son sein. Elle t'aime tout autant que nous. Tu lui as tout donné, elle t'a offert cette fin qui nous est difficile à vivre, mais quelle reconnaissance elle a pour toi, Christian.

Nous ne sommes malheureusement pas sûrs d'avoir retenu tout ce que tu nous as transmis.

Les arbres savaient le respect que pour eux tu avais. Le coup de hache qui les mordait avait été pesé pour faire tomber l'un sans blesser les autres alentours. Nous tous, autour de toi savons comment tu pouvais donner de ton temps, sans jamais compter, le coeur sur la main.

Et la rivière, mon Dieu la rivière ... Combien de fois n'a-t-elle pas chanté à tes oreilles, lèchant doucement les pieds habiles se déplaçant sur ses galets. Elle ménageait le poignet souple faisant virevolter la mouche et l'onde donnait bien volontiers la truite à l'homme qui ne faisait qu'un avec elle.

Ce sont maintenant les flots de cette grande rivière qui te portent et cette eau écumeuse transmet la vie autour d'elle.

Voila pourquoi nous te verrons toujours au milieu de nous dans cette nature avec laquelle tu vis désormais pour l'éternité.

Pierre

Pierre Collignon- 23-12-08